vendredi 16 janvier 2009

UN FLEURON DU CINÉMA FRANÇAIS

Étudions aujourd'hui un film méconnu mais d'une richesse incontournable :
L'ARRIÈRE-TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS.
Je me demande, encore maintenant, comment une telle perle du cinéma français a pu passer inaperçue depuis 1975. Il y a là un drame culturel ignoré, que bien peu de responsables politiques pourraient expliquer non sans peine. La Cinémathèque Française, elle-même, a refusé de répondre à nos questions.

Mais diantre ! S'il fallait placer Max Pécas et Jean-Marie PALLARDY dans une balance d'évaluation cinématographique, lequel l'emporterait sur l'autre ? Les américains ont bien eu leurs réalisateurs hasardeux (ne serait-ce que Ed Wood, dont la biographie a fait l'objet d'un film à grand succès), je ne vois pas pourquoi nos cinéastes français, d'une époque révolue certes, demeurent malgré tout cachés et ignorés, dans une démarche de déni quasi répréhensible.
L'ARRIÈRE-TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS avait pourtant tout pour marquer la culture cinématographique française. Reconnaissons que le titre peut paraître inapproprié, parodiant un célèbre western... Mais c'est sans doute là la démarche de producteurs sans scrupule, prêts à tout pour remplir les salles avec de naïfs spectateurs. Toutefois, une réédition de ce film en cassette, aux grandes heures de la V.H.S., s'intitulait "Lucky Lucky et les Daltines", un titre plus ludique.
Cependant, le héros principal (joué également par le réalisateur, faute de moyens oblige) s'appelle John KEYKETT, un nom qui éclaire tout de suite sur la nature du personnage (voir ci-dessus Jean-Marie PALLARDY interprétant le sémillant John KEYKETT).
Ce héros arrive nonchalamment dans une ville sans nom, typique du Far West (les lieux du tournage ne sont pas précisés, il s'agit probablement de la Mer de Sable, en région parisienne). Il tient à transformer l'endroit en lieu de luxures, voué aux plaisirs de la fête et du sexe, mais il s'oppose à la dévote Maureen O'Lala, qui tient à préserver son village de la débauche. Il se constitue rapidement une équipe avec ses hommes de main, dont l'inénarrable Billy the Bid (en photo ci-contre).
Comme c'est un film que l'on pourrait étiqueter de "familial", c'est la compagne (à l'époque) du réalisateur qui interprète
Lucky Lucky, qui n'est pas une cow-girl solitaire qui a encore beaucoup de chemin à faire avant d'arriver la maison, mais une institutrice au caractère trempé (voir ci-contre la charmante Villeke Van Ammelrooy).
De grands moments artistiques sont à découvrir absolument dans ce pur fleuron du cinéma français oublié. John KEYKETT doit combattre, à mains nues, de terribles indiens (pour lesquels d'ailleurs, maquillage et costumes ont failli faire l'objet d'un prix spécial du public, voir photos ci-dessous).
Enfin, pour mériter son appellation de "western érotique", le film ne lésine pas sur les scènes sensuelles teintées parfois d'une pointe d'humour. Après un duel terrassant au soleil entre Lucky Lucky et John KEYKETT, nous dirons en quelque sorte que tout est bien, qui finit bien et qui ne dure pas (1h28 tout de même).








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Nous ne manquerons pas de vous faire part de nos prochaines découvertes dans le domaine du cinéma injustement appelé "série B" ou "Z".

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