"la mort d'un amour donne la vie à un autre".
Dans quelques jours, ce blog disparaîtra. Mais la mort d'un blog donnera la vie à un autre, vous saurez bientôt lequel.
Fini la vie à la campagne : Il était donc temps de se moderniser. Vos rubriques préférées (enfin, celles où il y a eu des commentaires enthousiastes) seront conservées.
rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme, a dit Lavoisier. Qui était chimiste et non chanteur, comme Jakie Quartz. Elle-même plus connue au Japon sous le pseudonyme de "Seiko" (à quartz, bien sûr).
vendredi 10 juillet 2009
mercredi 22 avril 2009
ENFIN de VRAIES SUGGESTIONS de PRÉSENTATIONS
Bon appétit ! Après d'âpres recherches, nous sommes tombés sur de consternantes découvertes : et oui, la suggestion de présentation n'a que souvent peu de choses à voir avec la réalité. En voici sans tarder quelques preuves...


Ce qui permet de comprendre déjà mieux : la "suggestion de présentation" suppose que vous ajoutiez de vous-même quelques ingrédients, pour améliorer l'aspect de ce que vous aurez le courage de mettre dans votre assiette. En l'occurrence, un brin de persil et des épices inidentifiables.
A bientôt pour d'autres découvertes toutes aussi alléchantes !
dimanche 15 mars 2009
mercredi 4 mars 2009
CUNÉGONDA et PALOMBE : 8 & 9

Nous étudierons, avons cela, la véritable définition d'une "suggestion de présentation", une étude sérieuse menée par nos amis allemands.
jeudi 29 janvier 2009
FACONS DE PARLER - 2
Étudions aujourd'hui les façons de parler et les façons de se taire quand il faut éviter de parler au téléphone.
J'ai parfaitement notion de paraître abscons (voire abstrus) en commençant, par ces termes, notre étude de ce jour, vous comprendrez mieux quand vous saurez que je veux évoquer les messageries de téléphones portables, et d'autres services téléphoniques, qui tendent de plus en plus à vous obliger de parler, plutôt que d'appuyer sur des touches pour arriver à vos fins.
2. Par la suite, l'expérience étant jugée concluante (on est toujours frileux, en France, avec les nouvelles technologies, mais quand on les tient, on fonce), les premiers "vrais" téléphones portables apparaissent. Deux lignes d'écran noir et blanc, un engin fonctionnant avec de vraies piles LR4 : avantage, pas de chargeur perdu ou oublié ; inconvénient, deux packs de piles en stock, par jour, pour les plus bavards.
3. en peu de temps, la guerre des opérateurs fait rage. La technologie évolue très vite, et les tarifs aussi. Mais avant de devenir aussi un appareil-photo, un agenda, un répertoire nourri, le portable n'en demeurait pas moins téléphone. Avec un répondeur, comme les vieux téléphones, qu'on a ensuite appelé "messagerie".
Ainsi sont nés d'amusants logiciels de reconnaissance vocale. Sauf que malheureusement, la reconnaissance reste très approximative.
Ne serait-ce que concernant votre messagerie :
1. la touche 1 est égale aujourd'hui à "dites *rappeler* pour rappeler votre correspondant" (évidemment, sinon pour rappeler qui d'autre ? A noter que cela est proposé même pour les appels masqués, mais bien sûr ça ne marche pas),
2. la touche 2 est égale aujourd'hui à "dites *sauvegarder* pour sauvegarder ce message" (par chance, tout cela reste logique),
3. la touche 3 est égale aujourd'hui à "dites *supprimer* pour supprimer votre message" (et donc, surtout pas pour le sauvegarder).
Ne vous attendez pas à être entendu du premier coup, à moins d'avoir 5 barres sur 5 en indicateur de réception.
2. NE TOUSSEZ JAMAIS en écoutant votre messagerie. Cela peut supprimer un message que vous souhaitiez garder, ou sauvegarder celui que vous souhaitiez effacer. Dans le meilleur des cas, vous serez obligés recommencer la procédure pour écouter le message en entier.
3. AYEZ UNE DICTION CLAIRE - le logiciel de reconnaissance vocale fonctionne essentiellement sur l'identification des consonnes.
4. De manière générale, évitez toute intrusion sonore extérieure lorsque vous écoutez votre messagerie. Ne tirez pas la chasse d'eau, éloignez vos enfants, coupez le son de la télé ou de la radio, etc.
5. Si votre messagerie vous le permet, nous vous conseillons surtout de boucher le micro de votre téléphone et de n'utiliser que le clavier pour les commandes de messagerie.
D - AUTRES PRÉCAUTIONS A PRENDRE AVEC LA RECONNAISSANCE VOCAL
De plus en plus de serveurs vocaux, néanmoins surtaxés (au hasard : la SCNF, les sociétés de taxi, et d'autres par lesquels il faut en passer par là avant de mériter une vraie personne qui vous réponde) utilise ce mécanisme rigolo. Mais l'affaire se complique, car il s'agit souvent non plus de prononcer un mot, mais plusieurs.
Prenons l'exemple d'une réservation de train ou d'une consultation d'horaire : dites "Paris", et tout va bien. Mais si vous souhaitez vous rendre à "Saint-Amand Montrond", attendez-vous à le répéter environ cinq fois (le crier dans le téléphone ne change hélas rien et n'améliore pas vos chances d'être compris). Le robot de reconnaissance a tout prévu, et vous entendrez de plus en plus souvent cette phrase qui sera bientôt célèbre : JE N'AI PAS COMPRIS VOTRE REPONSE.
Rappelons pour finir, que dans les années 90, les premiers logiciels de reconnaissance vocale étaient appelés à supplanter rapidement les claviers. Permettons-nous de supposer qu'on en est encore très loin...
J'ai parfaitement notion de paraître abscons (voire abstrus) en commençant, par ces termes, notre étude de ce jour, vous comprendrez mieux quand vous saurez que je veux évoquer les messageries de téléphones portables, et d'autres services téléphoniques, qui tendent de plus en plus à vous obliger de parler, plutôt que d'appuyer sur des touches pour arriver à vos fins.
A - Quelques leçons de rappel pour ceux qui avaient un téléphone portable à l'instant où il a été créé :
1. L'ancêtre : le BI-BOP fut la première apparition de la version "téléphone dans ma poche, j'appelle et je réponds quand je veux". Vers 1992 / 1993, il était à peine plus gros qu'un appareil d'aujourd'hui, mais avec beaucoup moins d'ambitions que maintenant : il ne servait qu'à téléphoner. De plus, le réseau (un seul, France Télécom, avant de devenir Orange, était la seule société à pouvoir l'expérimenter) était limité aux grandes villes, aux pieds des poteaux, des réverbères ou des gouttières. Au tout début, on pouvait appeler sans être appelé. Ensuite, on pouvait être appelé sur des numéros bizarres, avant l'apparîtion des 06.2. Par la suite, l'expérience étant jugée concluante (on est toujours frileux, en France, avec les nouvelles technologies, mais quand on les tient, on fonce), les premiers "vrais" téléphones portables apparaissent. Deux lignes d'écran noir et blanc, un engin fonctionnant avec de vraies piles LR4 : avantage, pas de chargeur perdu ou oublié ; inconvénient, deux packs de piles en stock, par jour, pour les plus bavards.
3. en peu de temps, la guerre des opérateurs fait rage. La technologie évolue très vite, et les tarifs aussi. Mais avant de devenir aussi un appareil-photo, un agenda, un répertoire nourri, le portable n'en demeurait pas moins téléphone. Avec un répondeur, comme les vieux téléphones, qu'on a ensuite appelé "messagerie".
B - Après ces éléments de rappel nécessaires, étudions la messagerie d'aujourd'hui :
De plus en plus, il n'est plus nécessaire d'utiliser son clavier pour décider de la marche à suivre en fonction des messages reçus (d'autant plus que le clavier tend lui-même à disparaître au profit des écrans tactiles).Ainsi sont nés d'amusants logiciels de reconnaissance vocale. Sauf que malheureusement, la reconnaissance reste très approximative.
Ne serait-ce que concernant votre messagerie :
1. la touche 1 est égale aujourd'hui à "dites *rappeler*
2. la touche 2 est égale aujourd'hui à "dites *sauvegarder*
3. la touche 3 est égale aujourd'hui à "dites *supprimer*
Ne vous attendez pas à être entendu du premier coup, à moins d'avoir 5 barres sur 5 en indicateur de réception.
C - PRÉCAUTIONS A PRENDRE
1. N'interrogez jamais votre messagerie en pleine rue : le moindre bruit urbain peut déclencher une commande inattendue, avant même que vous ne sachiez qui vous a appelé.2. NE TOUSSEZ JAMAIS en écoutant votre messagerie. Cela peut supprimer un message que vous souhaitiez garder, ou sauvegarder celui que vous souhaitiez effacer. Dans le meilleur des cas, vous serez obligés recommencer la procédure pour écouter le message en entier.
3. AYEZ UNE DICTION CLAIRE - le logiciel de reconnaissance vocale fonctionne essentiellement sur l'identification des consonnes.
4. De manière générale, évitez toute intrusion sonore extérieure lorsque vous écoutez votre messagerie. Ne tirez pas la chasse d'eau, éloignez vos enfants, coupez le son de la télé ou de la radio, etc.
5. Si votre messagerie vous le permet, nous vous conseillons surtout de boucher le micro de votre téléphone et de n'utiliser que le clavier pour les commandes de messagerie.
D - AUTRES PRÉCAUTIONS A PRENDRE AVEC LA RECONNAISSANCE VOCAL
De plus en plus de serveurs vocaux, néanmoins surtaxés (au hasard : la SCNF, les sociétés de taxi, et d'autres par lesquels il faut en passer par là avant de mériter une vraie personne qui vous réponde) utilise ce mécanisme rigolo. Mais l'affaire se complique, car il s'agit souvent non plus de prononcer un mot, mais plusieurs.
Prenons l'exemple d'une réservation de train ou d'une consultation d'horaire : dites "Paris", et tout va bien. Mais si vous souhaitez vous rendre à "Saint-Amand Montrond", attendez-vous à le répéter environ cinq fois (le crier dans le téléphone ne change hélas rien et n'améliore pas vos chances d'être compris). Le robot de reconnaissance a tout prévu, et vous entendrez de plus en plus souvent cette phrase qui sera bientôt célèbre : JE N'AI PAS COMPRIS VOTRE REPONSE.
Rappelons pour finir, que dans les années 90, les premiers logiciels de reconnaissance vocale étaient appelés à supplanter rapidement les claviers. Permettons-nous de supposer qu'on en est encore très loin...
Libellés :
culture et vocabulaire,
curiosités pour enfants,
mode
samedi 24 janvier 2009
UN PEU DE PATIENCE
Nous informons nos fidèles lecteurs que nos articles sont en suspens pour l'instant. Je connais des impatients de connaître la suite des mésaventures de Cunégonda, et d'autres avides de découvrir un nouveau fleuron du cinéma français. Pour l'instant beaucoup de nos produits restent en stock dans l'arrière-boutique...
Nous récupèrerons d'ici peu les disques durs annexes nécessaires à la poursuite de "suggestions de présentations". Ainsi qu'un poste informatique approprié.
Nous récupèrerons d'ici peu les disques durs annexes nécessaires à la poursuite de "suggestions de présentations". Ainsi qu'un poste informatique approprié.
samedi 17 janvier 2009
LES MALHEURS DE CUNÉGONDA (et PALOMBE) 6 & 7

MALHEURS...7
Retrouvons sans tarder les héros de ce nouvel opus roman photographié. Précisons tout de suite qu'il n'est pas nécessaire, ainsi qu'une amie me l'a suggéré, d'arracher les pages d'un magazine trouvé dans votre salle d'attente favorite (médecin, coiffeur, dentiste, contrôleur fiscal) pour me prouver que les romans-photos existent encore : il suffit d'acheter "nous deux" qui sort toujours en kiosque (voir vidéo publicitaire en cliquant sur le lien souligné).
Palombe ayant découvert ce qu'elle croit être une infamie, nous revenons au couple Peter-Christopher et Cunégonda au plus fort de leur crise, celle-ci ayant annoncé à son mari qu'elle ne le suivrait pas au Liban, préférant aller chez ses parents à Limoges (avec un "s", et qui a donné "limoger" le verbe, à cause du Général Joffre). Peter-Christopher se remémore, pour passer outre son insomnie, les circonstances de leur première recontre. On y apprend aussi que le malheureux serait tombé 23 fois en trottinette (5 "t" pour un mot de 11 lettres, pas mal non ?).
La suite très bientôt.
La suite très bientôt.
vendredi 16 janvier 2009
UN FLEURON DU CINÉMA FRANÇAIS

L'ARRIÈRE-TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS.
Je me demande, encore maintenant, comment une telle perle du cinéma français a pu passer inaperçue depuis 1975. Il y a là un drame culturel ignoré, que bien peu de responsables politiques pourraient expliquer non sans peine. La Cinémathèque Française, elle-même, a refusé de répondre à nos questions.
Mais diantre ! S'il fallait placer Max Pécas et Jean-Marie PALLARDY dans une balance d'évaluation cinématographique, lequel l'emporterait sur l'autre ? Les américains ont bien eu leurs réalisateurs hasardeux (ne serait-ce que Ed Wood, dont la biographie a fait l'objet d'un film à grand succès), je ne vois pas pourquoi nos cinéastes français, d'une époque révolue certes, demeurent malgré tout cachés et ignorés, dans une démarche de déni quasi répréhensible.

Cependant, le héros principal (joué également par le réalisateur, faute de moyens oblige) s'appelle John KEYKETT, un nom qui éclaire tout de suite sur la nature du personnage (voir ci-dessus Jean-Marie PALLARDY interprétant le sémillant John KEYKETT).
Ce héros arrive nonchalamment dans une ville sans nom, typique du Far West (les lieux du tournage ne sont pas précisés, il s'agit probablement de la Mer de Sable, en région parisienne). Il tient à transformer l'endroit en lieu de luxures, voué aux plaisirs de la

Comme c'est un film que l'on pourrait étiqueter de "familial", c'est la compagne (à l'époque) du réalisateur qui interprète

De grands moments artistiques sont à découvrir absolument dans ce pur fleuron du cinéma français oublié. John KEYKETT doit combattre, à mains nues, de terribles indiens (pour lesquels d'ailleurs, maquillage et costumes ont failli faire l'objet d'un prix spécial du public, voir photos ci-dessous).


Allez, pour les gourmands de culture et de cinéma : cliquez sur ce lien pour commander l'intégrale en DVD, ou tout au moins pour vous délecter avec la bande-annonce et quelques bonus.
Nous ne manquerons pas de vous faire part de nos prochaines découvertes dans le domaine du cinéma injustement appelé "série B" ou "Z".
mercredi 14 janvier 2009
LES MALHEURS DE CUNÉGONDA (et PALOMBE) 4 & 5
LES MALHEURS..., 5ème VOLET


Retrouvons, après quelques jours de suspens, deux épisodes supplémentaires de notre nouvelle saga qui, souhaitons-le, ira cette fois jusqu'au bout, quelle qu'en soit l'issue.
Petit résumé de rattrapage pour les retardataires au fond, qui ne suivent jamais :
Petit résumé de rattrapage pour les retardataires au fond, qui ne suivent jamais :
Nous sommes à la veille des grandes vacances d'été et des grands départs. Nous observons deux couples : Palombe et Hanz-Dieter, qui préparent leurs premières vacances ensemble avant de se marier ; Cunégonda et Peter-Christopher, déjà mariés depuis deux ans, mais qui dresse le triste bilan d'une séparation imminente, à tel point que Cunégonda préfère partir chez ses parents plutôt que de découvrir le Liban.
LES MALHEURS..., 6ème VOLET
A la veille de son départ, Palombe sort avec une amie, Luciette, avec qui elle fait une terrible découverte.
Luciette ne se doute de rien, tout à son bonheur d'avoir peut-être recontré le grand amour en la personne de celui qu'on surnomme déjà "VELCRO", si velu qu'il a été assigné par l'Amicale des Chimpanzés de France (pour "concurrence déloyale").
Luciette ne se doute de rien, tout à son bonheur d'avoir peut-être recontré le grand amour en la personne de celui qu'on surnomme déjà "VELCRO", si velu qu'il a été assigné par l'Amicale des Chimpanzés de France (pour "concurrence déloyale").
mardi 13 janvier 2009
UN OUBLI ESSENTIEL...
...Et personne ne me l'a fait remarquer. C'était quand même la moindre des choses, mais heureusement il n'est pas trop tard :
Voilà, c'est fait.
Voilà, c'est fait.
dimanche 11 janvier 2009
APÉRITIF À LA CAMPAGNE, suite
L'ARRIVÉE DES INVITÉS - Passé 11h30, Madame LEFRANC (nous lui avons trouvé un nom depuis hier) devient de plus en plus nerveuse. Tout en aménageant la table basse du séjour, elle surveille tout bruit suspect de voiture qui ralentit, ce qui déclenchera une dernière vérification de son allure générale devant le miroir du couloir. Les enfants sont relégués dans leur chambre avec ordre de ne rien déranger, et surtout pour ne pas la perturber dans ses ultimes préparatifs. Son mari a été envoyé dans la pièce secrète (celle des frigos et des congélos), pour en ramener six bacs à glaçons et les boissons tenues à l'abri et au frais.
Elle aligne soigneusement les bouteilles, l'ensemble des récipients colorés contenant les biscuits salés et le plat mettant en valeur les toasts de la terrine qui n'a toujours pas "le même goût que d'habitude". Surtout pas de chips : contrairement à une idée reçue, elles sont ici rarement servies à l'apéro, car les chips font cheap. Elles ne sont utilisées qu'en vacances ou en camping.
Elle ajoute un cendrier, au cas où Christophe Schmolduck aurait recommencé à fumer. En dernier lieu, elle place au centre un bol avec une première charge de glaçons (avec un jus de citron, ce qui les empêche de coller), et enfin quelques verres genre "moutarde ou Nutella" pour les enfants, les autres verres arriveront ultérieurement en fonction de la boisson demandée.
- je crois que les voilà, annonce-t-elle, plus inquiète encore.
Mais ce n'est qu'une fausse alerte, qui rend son attente toujours plus angoissante. Son mari, prudent, est monté se changer pour une tenue plus correcte, et surtout pour échapper aux dernières minutes lugubres de ce suspens infernal.
Elle voudrait maintenant que ce soit déjà fini, mais ouf : les voici enfin arrivés, pour de vrai, avec seulement un quart d'heure d'avance. Elle ouvre alors la porte avec un sourire radieux, comme si elle retrouvait sa soeur, perdue de vue depuis dix ans, dans une émission télé.
Christine Schmolduck ouvre la marche suivie de ses deux enfants, tandis que son mari vérifie à deux fois la fermeture de son véhicule, au cas où un voisin tenterait de lui dérober son autoradio.
Celle-ci lui tend un grand bouquet de fleurs, avec un sourire non moins éclatant.
Oui, car en province, apéritif, déjeuner ou dîner, on offre une plante ou des fleurs, éventuellement des friandises (selon les fêtes) ou une assiette décorative ramenée de vacances qui n'a pas pu être offerte à Tante Gilberte, vu qu'elle est décédée entretemps. A Paris, que l'apéritif soit "dînatoire" ou improvisé, tout invité amène simplement une bouteille.
- Oh ! Il ne fallait pas ! S'exclame Sylvette Lefranc, qui connaît par cœur la phrase de circonstance (il ne fallait pas mais c'est fait, on ne rend jamais le cadeau à celui qui l'a apporté).
- C'est rien du tout, dit Mme Schmolduck, qui connaît aussi la réponse de circonstance, bien qu'elle ait claqué 40 € chez le fleuriste.
- elles sont magnifiques, mais vraiment, il ne fallait pas, s'extasie Mme Lefranc, qui ne regarde même pas ce qu'elle tient dans ses mains.
Passons sur les salutations et les formules de politesse ; vient le moment où Mme Lefranc se poste au pied de l'escalier pour héler son petit monde :
- Sylvain ! Les enfants ! Tout le monde est arrivé ! ("tout le monde", au cas où les Schmolduck seraient venus en deux voitures).
Il faut compter dix à quinze minutes pour que "tout le monde" soit fin prêt pour la cérémonie apéritive. On enlève les manteaux, on pose les sacs à main, on met en charge les petites consoles de jeux qui ont occupé les enfants pendant le trajet (même court), et chacun attend la phrase magique de la maîtresse de maison qui sera prononcée après une dernière phrase de circonstance émise par Christine S. :
- en tout cas c'est très gentil d'avoir pensé à nous ; on voulait aussi le faire depuis longtemps, et puis le temps a passé vite. Heureusement que Sylvain a croisé Christophe au tabac !
- je vous en prie, asseyez-vous.
La phrase magique pourrait être libératoire, mais elle suscite une première inquiétude :
- on se met où on veut ? (Non, je pensais mettre les enfants à la cave, les hommes dans le garage, et les femmes dans la buanderie).
Tout le monde prend donc place de manière presque improvisée, et en premier lieu, les enfants si impatients de se retrouver après trois mois d'abstinence, se regardent en se demandant à quelle sauce ils vont se manger. Il s'engage ensuite le dialogue du "comment ça va", "quelles sont les dernières nouvelles", etc. Et Sylvette Schmolduck d'annoncer fièrement:
- je n'ai pas grossi, j'attends juste le troisième !
- Non ? Je m'en doutais ! Ne t'inquiète pas, j'ai pensé à prendre de l'eau gazeuse.
- Toutes mes félicitations, acquiesce Christophe Lefranc, comme si l'opération relevait d'un tour de force inouï.
Puis rapidement, les groupes se forment. Le pôle féminin entame alors sur les tourments de la grossesse "mais la joie d'avoir des enfants", non sans préciser les derniers résultats scolaires avec une rivalité maternelle à peine dissimulée, pendant que ces messieurs ronchonnent d'emblée sur l'augmentation du prix de l'essence et leurs problèmes automobiles. Enfin, les quatre enfants sont autorisés à remonter dans les chambres, Léo et Léa se faisant une joie de parrainer les petits Schmolduck sur leur territoire. A ce stade, aucun cri ou pleur infantile ne devrait retentir avant une bonne demi-heure.
Dans le début de la conversation, le premier "blanc", où un silence de grotte règne quelques secondes, est l'occasion de prononcer la seconde phrase magique :
- bon ! C'est pas tout ça, mais qui veut boire quoi ?
LE PREMIER VERRE - le service du premier verre peut être assez long et il y a encore du protocole à respecter. On commence par les enfants qui sont sommés de redescendre pour choisir leur sirop ou leur jus de fruit ; ils piochent une gorgée dans leur verre pour enfant, avant de repartir aussitôt.
La conversation ayant repris, la maîtresse de maison a du mal à se faire entendre et à savoir une bonne fois pour toutes qui veut boire quoi. Elle a ouvert la porte des verres précieux, ceux qui ne servent jamais autrement. Elle choisit soigneusement, en fonction de ce qu'on lui indique : un verre à bière ne peut contenir du whisky, un cocktail ne saurait être servi dans une flûte à champagne. Elle jongle avec ses bouteilles, encore anxieuse d'avoir un choix de boissons suffisamment étendu. Christine S. précise qu'elle ne boit plus depuis qu'elle est enceinte, mais qu'elle va "faire une petite exception pour commencer".
Quand enfin, chacun a son verre devant lui, il se doit d'attendre que soit émise la troisième phrase magique :
- allez, santé ! ("mais pas des pieds", aurait ajouté une amie à moi - mais ce type d'humour passe assez mal à la campagne).
L'alcool aidant, les langues se délient sur des sujets plus futiles, et les voix montent. On croirait soudain qu'il y a douze personnes là où il n'y en a que quatre : par un hasard vicieux, les personnes qui se parlent ne sont pas placées côte à côte. Après quelques gorgées, la maîtresse de maison pourra prononcer la dernière transaction libératoire :
- Allez, servez-vous, je ne vais pas faire passer les plats ! Il y a de quoi grignoter, mais je n'ai pas eu le temps de faire grand chose (alors qu'elle surveillait la cuisson de sa terrine au bain-marie à plus d'une heure du matin).
Les enfants, dotés d'un sixième sens, réapparaissent miraculeusement, et c'est comme une nuée de pigeons qui picorent sans scrupule ni retenue, la main déjà pleine avant d'avoir pu avaler leur première bouchée.
LE DEUXIÈME VERRE - l'exercice consiste, avec le premier verre, à ne pas le boire trop vite, car il faut attendre que la dernière personne ait entièrement fini son premier verre, pour être resservi, en respectant une règle essentielle : ON NE RÉCLAME PAS, même si vous sortez du désert de Gobi.
Mais souvent les hommes craquent en premier pour se resservir, car les femmes boivent trop lentement. Oui, enfin, cela se constate souvent en province, pas à Paris (comme dirait Florence Foresti : moi je ne suis jamais pompette, je vais directement à "bourrée").
Par la suite, les conventions se délitent et curieusement, il n'y a pas de troisième ou quatrième verre ; tous les suivants portent un autre nom : "encore un petit dernier ?", mais le petit dernier peut se répéter plusieurs fois.
Selon les tempéraments et les humeurs du moment, les sujets de conversation deviennent ludiques ou plus graves. Politique, faits divers, bricolage, décoration d'intérieur, jardinage, problèmes de santé, au choix... Et bien sûr : les médisances qui n'en ont pas l'air, généralement réservées aux femmes, bien que les hommes aient aussi les leurs, d'un autre genre.
Si les invités sont des voisins, ils parlent évidemment des autres voisins. C'est ainsi que, dans un village, en dehors des sorties de messe et des discussions de caisse (supérette, tabac), on finit par tout savoir sur des habitants qu'on a seulement jamais rencontrés.
La durée de l'apéritif varie de 1h30 à 2h00, ponctuée par des événements cruciaux: les enfants qui se battent, tombent ou réclament un autre verre ; les hommes peuvent sortir quelques instants, pour débattre de l'état de santé d'un pommier, ou l'un pour faire écouter à l'autre "un bruit qu'il a à son moteur". Les femmes font éventuellement une incursion dans la garde-robe pour montrer les derniers achats et discuter chiffons (au prétexte de voir ce que font les enfants, qu'elles ont complètement oubliés).
LE DÉPART - Attention, les phrases suivantes sont de faux amis :
1. Chéri, on ne vas pas tarder à y aller
2. On va vous laisser manger, tout de même
Dans les deux cas, ce sont des phrases destinées à tester l'endurance du couple receveur. Ne vous attendez pas à ce qu'ils déguerpissent dans les minutes qui suivent.
3. Bon, on y va ?
Celle-là non plus n'est pas un signe de départ immédiat. Elle est en général prononcée par le conjoint qui commence à s'ennuyer, et qui cherche à préparer l'autre, psychologiquement, à l'idée d'un éventuel départ.
Quand le départ semble (enfin) se profiler, ajoutez encore 10 à 15 minutes avant qu'il ne soit réellement effectif. Même debout, les conversations continuent. Un autre enfant qui se blesse ou qui pleure peut être un bon stimulant pour un départ concret, annoncé par cette phrase :
4. Là il faut qu'on y aille, ils sont fatigués.
Les Schmolduck récupèrent leurs manteaux, les consoles de jeux rechargées pour le trajet du retour. Ils sont dûment raccompagnés à leur voiture, puis à la grille, salués de la main avec une grâce quasi princière. Le mot de la fin est laissé à Christine Schmolduck, qui crie par la vitre de la voiture :
- et la prochaine fois, ce sera chez nous !
Elle attend que son mari ait roulé environ 100 m, au cas où Sylvette Lefranc ait l'oreille de Super Jaimie :
- et je te préviens, si tu les invite, tu ne me préviens pas deux jours avant, comme Sylvain l'a fait avec Sylvette !
Elle aligne soigneusement les bouteilles, l'ensemble des récipients colorés contenant les biscuits salés et le plat mettant en valeur les toasts de la terrine qui n'a toujours pas "le même goût que d'habitude". Surtout pas de chips : contrairement à une idée reçue, elles sont ici rarement servies à l'apéro, car les chips font cheap. Elles ne sont utilisées qu'en vacances ou en camping.
Elle ajoute un cendrier, au cas où Christophe Schmolduck aurait recommencé à fumer. En dernier lieu, elle place au centre un bol avec une première charge de glaçons (avec un jus de citron, ce qui les empêche de coller), et enfin quelques verres genre "moutarde ou Nutella" pour les enfants, les autres verres arriveront ultérieurement en fonction de la boisson demandée.
- je crois que les voilà, annonce-t-elle, plus inquiète encore.
Mais ce n'est qu'une fausse alerte, qui rend son attente toujours plus angoissante. Son mari, prudent, est monté se changer pour une tenue plus correcte, et surtout pour échapper aux dernières minutes lugubres de ce suspens infernal.
Elle voudrait maintenant que ce soit déjà fini, mais ouf : les voici enfin arrivés, pour de vrai, avec seulement un quart d'heure d'avance. Elle ouvre alors la porte avec un sourire radieux, comme si elle retrouvait sa soeur, perdue de vue depuis dix ans, dans une émission télé.
Christine Schmolduck ouvre la marche suivie de ses deux enfants, tandis que son mari vérifie à deux fois la fermeture de son véhicule, au cas où un voisin tenterait de lui dérober son autoradio.
Celle-ci lui tend un grand bouquet de fleurs, avec un sourire non moins éclatant.
Oui, car en province, apéritif, déjeuner ou dîner, on offre une plante ou des fleurs, éventuellement des friandises (selon les fêtes) ou une assiette décorative ramenée de vacances qui n'a pas pu être offerte à Tante Gilberte, vu qu'elle est décédée entretemps. A Paris, que l'apéritif soit "dînatoire" ou improvisé, tout invité amène simplement une bouteille.
- Oh ! Il ne fallait pas ! S'exclame Sylvette Lefranc, qui connaît par cœur la phrase de circonstance (il ne fallait pas mais c'est fait, on ne rend jamais le cadeau à celui qui l'a apporté).
- C'est rien du tout, dit Mme Schmolduck, qui connaît aussi la réponse de circonstance, bien qu'elle ait claqué 40 € chez le fleuriste.
- elles sont magnifiques, mais vraiment, il ne fallait pas, s'extasie Mme Lefranc, qui ne regarde même pas ce qu'elle tient dans ses mains.
Passons sur les salutations et les formules de politesse ; vient le moment où Mme Lefranc se poste au pied de l'escalier pour héler son petit monde :
- Sylvain ! Les enfants ! Tout le monde est arrivé ! ("tout le monde", au cas où les Schmolduck seraient venus en deux voitures).
Il faut compter dix à quinze minutes pour que "tout le monde" soit fin prêt pour la cérémonie apéritive. On enlève les manteaux, on pose les sacs à main, on met en charge les petites consoles de jeux qui ont occupé les enfants pendant le trajet (même court), et chacun attend la phrase magique de la maîtresse de maison qui sera prononcée après une dernière phrase de circonstance émise par Christine S. :
- en tout cas c'est très gentil d'avoir pensé à nous ; on voulait aussi le faire depuis longtemps, et puis le temps a passé vite. Heureusement que Sylvain a croisé Christophe au tabac !
- je vous en prie, asseyez-vous.
La phrase magique pourrait être libératoire, mais elle suscite une première inquiétude :
- on se met où on veut ? (Non, je pensais mettre les enfants à la cave, les hommes dans le garage, et les femmes dans la buanderie).
Tout le monde prend donc place de manière presque improvisée, et en premier lieu, les enfants si impatients de se retrouver après trois mois d'abstinence, se regardent en se demandant à quelle sauce ils vont se manger. Il s'engage ensuite le dialogue du "comment ça va", "quelles sont les dernières nouvelles", etc. Et Sylvette Schmolduck d'annoncer fièrement:
- je n'ai pas grossi, j'attends juste le troisième !
- Non ? Je m'en doutais ! Ne t'inquiète pas, j'ai pensé à prendre de l'eau gazeuse.
- Toutes mes félicitations, acquiesce Christophe Lefranc, comme si l'opération relevait d'un tour de force inouï.
Puis rapidement, les groupes se forment. Le pôle féminin entame alors sur les tourments de la grossesse "mais la joie d'avoir des enfants", non sans préciser les derniers résultats scolaires avec une rivalité maternelle à peine dissimulée, pendant que ces messieurs ronchonnent d'emblée sur l'augmentation du prix de l'essence et leurs problèmes automobiles. Enfin, les quatre enfants sont autorisés à remonter dans les chambres, Léo et Léa se faisant une joie de parrainer les petits Schmolduck sur leur territoire. A ce stade, aucun cri ou pleur infantile ne devrait retentir avant une bonne demi-heure.
Dans le début de la conversation, le premier "blanc", où un silence de grotte règne quelques secondes, est l'occasion de prononcer la seconde phrase magique :
- bon ! C'est pas tout ça, mais qui veut boire quoi ?
LE PREMIER VERRE - le service du premier verre peut être assez long et il y a encore du protocole à respecter. On commence par les enfants qui sont sommés de redescendre pour choisir leur sirop ou leur jus de fruit ; ils piochent une gorgée dans leur verre pour enfant, avant de repartir aussitôt.
La conversation ayant repris, la maîtresse de maison a du mal à se faire entendre et à savoir une bonne fois pour toutes qui veut boire quoi. Elle a ouvert la porte des verres précieux, ceux qui ne servent jamais autrement. Elle choisit soigneusement, en fonction de ce qu'on lui indique : un verre à bière ne peut contenir du whisky, un cocktail ne saurait être servi dans une flûte à champagne. Elle jongle avec ses bouteilles, encore anxieuse d'avoir un choix de boissons suffisamment étendu. Christine S. précise qu'elle ne boit plus depuis qu'elle est enceinte, mais qu'elle va "faire une petite exception pour commencer".
Quand enfin, chacun a son verre devant lui, il se doit d'attendre que soit émise la troisième phrase magique :
- allez, santé ! ("mais pas des pieds", aurait ajouté une amie à moi - mais ce type d'humour passe assez mal à la campagne).
L'alcool aidant, les langues se délient sur des sujets plus futiles, et les voix montent. On croirait soudain qu'il y a douze personnes là où il n'y en a que quatre : par un hasard vicieux, les personnes qui se parlent ne sont pas placées côte à côte. Après quelques gorgées, la maîtresse de maison pourra prononcer la dernière transaction libératoire :
- Allez, servez-vous, je ne vais pas faire passer les plats ! Il y a de quoi grignoter, mais je n'ai pas eu le temps de faire grand chose (alors qu'elle surveillait la cuisson de sa terrine au bain-marie à plus d'une heure du matin).
Les enfants, dotés d'un sixième sens, réapparaissent miraculeusement, et c'est comme une nuée de pigeons qui picorent sans scrupule ni retenue, la main déjà pleine avant d'avoir pu avaler leur première bouchée.
LE DEUXIÈME VERRE - l'exercice consiste, avec le premier verre, à ne pas le boire trop vite, car il faut attendre que la dernière personne ait entièrement fini son premier verre, pour être resservi, en respectant une règle essentielle : ON NE RÉCLAME PAS, même si vous sortez du désert de Gobi.
Mais souvent les hommes craquent en premier pour se resservir, car les femmes boivent trop lentement. Oui, enfin, cela se constate souvent en province, pas à Paris (comme dirait Florence Foresti : moi je ne suis jamais pompette, je vais directement à "bourrée").
Par la suite, les conventions se délitent et curieusement, il n'y a pas de troisième ou quatrième verre ; tous les suivants portent un autre nom : "encore un petit dernier ?", mais le petit dernier peut se répéter plusieurs fois.
Selon les tempéraments et les humeurs du moment, les sujets de conversation deviennent ludiques ou plus graves. Politique, faits divers, bricolage, décoration d'intérieur, jardinage, problèmes de santé, au choix... Et bien sûr : les médisances qui n'en ont pas l'air, généralement réservées aux femmes, bien que les hommes aient aussi les leurs, d'un autre genre.
Si les invités sont des voisins, ils parlent évidemment des autres voisins. C'est ainsi que, dans un village, en dehors des sorties de messe et des discussions de caisse (supérette, tabac), on finit par tout savoir sur des habitants qu'on a seulement jamais rencontrés.
La durée de l'apéritif varie de 1h30 à 2h00, ponctuée par des événements cruciaux: les enfants qui se battent, tombent ou réclament un autre verre ; les hommes peuvent sortir quelques instants, pour débattre de l'état de santé d'un pommier, ou l'un pour faire écouter à l'autre "un bruit qu'il a à son moteur". Les femmes font éventuellement une incursion dans la garde-robe pour montrer les derniers achats et discuter chiffons (au prétexte de voir ce que font les enfants, qu'elles ont complètement oubliés).
LE DÉPART - Attention, les phrases suivantes sont de faux amis :
1. Chéri, on ne vas pas tarder à y aller
2. On va vous laisser manger, tout de même
Dans les deux cas, ce sont des phrases destinées à tester l'endurance du couple receveur. Ne vous attendez pas à ce qu'ils déguerpissent dans les minutes qui suivent.
3. Bon, on y va ?
Celle-là non plus n'est pas un signe de départ immédiat. Elle est en général prononcée par le conjoint qui commence à s'ennuyer, et qui cherche à préparer l'autre, psychologiquement, à l'idée d'un éventuel départ.
Quand le départ semble (enfin) se profiler, ajoutez encore 10 à 15 minutes avant qu'il ne soit réellement effectif. Même debout, les conversations continuent. Un autre enfant qui se blesse ou qui pleure peut être un bon stimulant pour un départ concret, annoncé par cette phrase :
4. Là il faut qu'on y aille, ils sont fatigués.
Les Schmolduck récupèrent leurs manteaux, les consoles de jeux rechargées pour le trajet du retour. Ils sont dûment raccompagnés à leur voiture, puis à la grille, salués de la main avec une grâce quasi princière. Le mot de la fin est laissé à Christine Schmolduck, qui crie par la vitre de la voiture :
- et la prochaine fois, ce sera chez nous !
Elle attend que son mari ait roulé environ 100 m, au cas où Sylvette Lefranc ait l'oreille de Super Jaimie :
- et je te préviens, si tu les invite, tu ne me préviens pas deux jours avant, comme Sylvain l'a fait avec Sylvette !
* * * * * *
Vous l'aurez donc compris, un apéritif à la campagne n'a rien d'anodin. Mais il y a pire. Si le déjeuner ou dîner improvisé n'effraie que rarement la maîtresse de maison (vous resterez bien manger avec nous, on fera avec ce qu'il y aura, comme évoqué dans le volet précédent), le déjeuner ou dîner AVEC INVITATION provoque bien plus de tracas et de soucis encore, ne serait-ce que parce qu'il faut cuisiner.APÉRITIF À LA CAMPAGNE
S'il existe des rites sérieux et bien définis dans la vie rurale, l'apéritif en fait partie.
Jusqu'à mon retour en région, je n'en gardais qu'une vision urbaine et réduite, considérant l'apéritif comme l'étape incontournable d'une invitation à dîner, ou un moment préalable à une sortie cinéma, théâtre... Hors qu'à la campagne, il n'en est rien : l'apéritif est une CÉRÉMONIE à part entière, et pas des moindres.
Une cérémonie clairement codifiée, avec ses règles établies. Car à la campagne, on peut très bien ne vous inviter QUE pour l'apéritif (même si ça paraît mesquin), car c'est une démarche incontournable pour s'intégrer et apprivoiser son voisinage.
Ne pas confondre avec les connaissances qui passent "à l'improviste" : ils ne prennent pas l'apéritif, ils boivent "juste un verre avant de repartir" et n'ont pas droit aux mêmes traitements de faveurs. Ceux-là, en revanche, pourront éventuellement rester à déjeuner ou à dîner. "On fera avec ce que j'ai, à la bonne franquette", annonce alors la maîtresse de maison souriante, en caressant dans sa poche la clef qui ouvre la pièce secrète ou sont cachés trois réfrigérateurs et deux congélateurs bourrés à craquer. Notons en revanche qu'à Paris, il est difficile de passer "à l'improviste". Il n'est pas non plus facile de "faire avec ce que j'ai" (étant donné l'espace réservé au stockage des denrées).
Ce problème de stockage, d'ailleurs, est une donnée fondamentale de la différence entre l'aspect urbain ou rural de l'apéritif. A la campagne, on trouve dans toutes les maisons un "vrai bar", c'est-à-dire un espace dédié à l'emplacement des bouteilles et des verres réservés pour l'apéro (rangés par taille et par usage ; exemple utile : verre à Porto). Ce "vrai bar" peut être derrière une porte de bahut, posé en évidence sur la cheminée ou sous la télé, ou dissimulé dans un meuble grotesque (néanmoins conçu spécialement pour).
A Paris, avoir un "vrai bar" est une mission presque impossible. Transporter les bouteilles, leur dédier un emplacement spécial (entre la cuisinière et l'ordinateur) et surtout : parvenir à les conserver, plus d'une semaine, hors de tout prédateur éthylique. Quant aux verres, s'il s'agit d'en trouver six qui soient assortis, c'est déjà bien.
L'INVITATION et le NETTOYAGE - La cérémonie apéritive rurale commence par là, et c'est déjà tout une affaire. Bien sûr, l'invitation peut survenir de façon banale et inopinée, mais ce qu'elle déclenche ensuite ne le reste pas. Très peu d'invitations commencent par "vous faites quoi, ce soir ?", car rien ne peut s'improviser : il faut AN-TI-CI-PER. Exemple:
- depuis le temps qu'on avait dit aux SCHMOLDUCK qu'on les inviterait pour l'apéritif, souligne la maîtresse de maison.
- Ah ben tiens, j'ai croisé Christophe Schmolduck hier au tabac, je leur ai proposé de venir après-demain : dimanche midi, répond Monsieur.
- Quoi ? Réplique Madame qui blêmit. Et tu ne me le dis que maintenant ?
- c'est dans deux jours, ça va !
- deux jours ! Et dire que je n'ai même pas fait mes poussières le week-end dernier ! Se lamente Madame.
Ce constat pourrait être un motif de reporter la date, mais elle n'en fera rien. Elle se livrera, telle une prêtresse sacrifiée, à un ménage intense et acharné, sachant pertinemment que les Schmolduck tâtent discrètement le mobilier pour s'assurer de sa bonne tenue (et s'empressent de clamer partout que c'est sale chez eux dans le cas contraire). De même, les enfants sont sommés de nettoyer leur chambre pour qu'elle ressemble à une photo de catalogue IKEA, car "la chambre des petits Schmolduck, elle, est toujours bien rangée", explique Madame à ses mômes, feignant d'ignorer que c'est évidemment Mme Schmolduck qui s'en charge.
Sont nettoyées jusqu'à des pièces où personne ne mettra les pieds pendant l'apéro, mais qu'importe ; l'occasion fait le larron, et "on ne sait jamais". En revanche, les zones à risque sont décapées deux fois plus que d'habitude :
* les W.C. et la salle de bain,
* la cuisine,
* et bien sûr le séjour où va se dérouler la cérémonie apéritive (sauf en été où le jardin est le point de départ, mais "on finit bien par rentrer, parce qu'il commence à faire frais" et / ou "parce ce que le soleil tape trop fort").
C'est aussi l'occasion de faire les vitres et les miroirs, les hauts de portes et de bibliothèques, de chasser les moutons sous les lits, voire de lessiver les murs, bref tous ces petits lieux faciles d'accès que les invités ne manqueront pas d'inspecter en prenant des notes.
L'INVENTAIRE et les COURSES - En parallèle de ces préparatifs intensément ménagers, Madame s'occupe aussi de vérifier ce qui lui reste à boire et à grignoter. Elle apparaît soudain, blafarde ou terrifiée comme quelqu'un dont la maison est en flammes et qui ne trouve pas d'extincteur :
- il n'y a PRESQUE PLUS de pastis, clame-t-elle d'une voix blanche. Il faut ABSOLUMENT faire des courses !
Oui, car en province on ne vous sert jamais de fonds de bouteille. Seules les bouteilles d'alcool fort légèrement entamées peuvent être présentées ("comme ça, ils penseront qu'on boit pas beaucoup"), les autres sont des parias expulsées du bar et cachées dans la cave. Même les enfants ont droit à des bouteilles de sirop toutes neuves, et surtout pas au vieux fond de coca sans gaz. Ainsi, les invités sont rassurés de constater, aux bouchons intacts, que vous ne cherchez pas à les empoisonner.
"Il doit me rester une demi-bouteille de rouge quelque part" est une phrase qui ne se prononce qu'à Paris. A la campagne, on débouche le vin devant les invités (mieux : on le fait déboucher par Christophe Schmolduck qui demande "s'il peut donner un coup de main"), alors qu'il serait de bon ton de l'ouvrir avant, pour le laisser respirer. Mais là encore, on pourrait se sentir soupçonné d'avoir mis de côté le vrai bon vin pour le remplacer, dans la bouteille, par une piquette "légèrement bouchonnée".
Monsieur part donc au supermarché, nanti d'une liste digne d'un état de siège, tandis que Madame range son troisième placard de linge en soupirant. C'est en maugréant qu'il prend le volant, car il se rappelle enfin pourquoi il n'invite pas souvent de gens à la maison : c'est-à-dire à cause de tout ce qui vient de se passer jusque là, et ce n'est pas fini.
Il charge dans son caddie deux packs d'eau minérale, car il s'agit de ne pas diluer le sirop des enfants avec de l'eau du robinet, ça ne se fait pas, sauf peut-être dans les régions de sources. Puis un pack d'eau gazeuse, "au cas où", a précisé Madame, soupçonnant Christine Schmolduck d'être encore enceinte, "et pas qu'une bouteille, comme ça on en aura d'avance". Trois litres de jus de fruits variés, "pour avoir le choix". 1 carton de cannettes de bière, "celle que Christophe préfère, tu le connais mieux que moi". Et tout le réassort des bouteilles entamées, donc interdites, sans oublier le pastis "et pas le moins cher, on en achète pas souvent".
Monsieur dévalise ensuite la moitié du rayon des biscuits salés, bien que Madame ait envisagé, non sans anesthésie, de préparer une petite terrine à étaler sur des toasts selon une recette de sa grand-mère "si j'ai le temps, mais ça m'étonnerait".
LE GRAND JOUR - D'une main, Madame passe un dernier coup d'aspirateur et de l'autre, elle tartine sa terrine qu'elle a finalement trouvé le temps de cuire "mais ce n'est pas le même goût que d'habitude". A 11h, après une retouche brushing, elle vérifie tout dans la maison jusque derrière les oreilles des enfants, persuadée qu'elle a fauté quelque part. Les Schmolduck sont attendus pour environ midi, mais elle sait qu'ils arriveront en avance avec une excuse classique ("on est passé au cimetière avant, mais ça a été plus rapide que prévu").
Oui, car en province il faut s'excuser d'arriver en avance, à la différence de Paris. Vous ne pouvez pas arguer sur une circulation impossible dans un village de 900 habitants, encore moins sur la difficulté de trouver une place pour se garer. Impensable d'évoquer un "incident voyageur" dans le métro.
J'ai connu à Paris beaucoup de gens très en retard, ici j'ai découvert des personnes qui peuvent être très à l'avance. Certains sont débarqués à 10h pour une invitation à déjeuner (midi). Quelques exemples classiques d'excuse pour être en avance :
- la visite préalable "la sœur de Christophe habite juste à côté, mais ils n'étaient pas chez eux" (ce qui, sournoisement, leur aurait occasionné deux apéros : le premier, officieux, en faisant partie des gens "qui passent et qui boivent juste un verre avant de repartir", et le second, officiel, pour lequel ils sont donc très officiellement invités).
- le passage au cimetière (déjà cité),
- les enfants "ils étaient tellement impatients de revoir Léa et Léo, ils ne tenaient plus en place, comme ils étaient prêts on est parti plus tôt",
- le fleuriste "je croyais que ça aurait duré plus longtemps, on n'a même pas attendu cinq minutes". Variante : le coiffeur "tu te rends compte ? Pour une fois, il m'a pris à l'heure !"
- le marché "comme on devait passer par le centre, on a eu peur à cause de la circulation et du marché, mais en fait il n'y avait personne..."
Bonne soirée et bon apéro.
Jusqu'à mon retour en région, je n'en gardais qu'une vision urbaine et réduite, considérant l'apéritif comme l'étape incontournable d'une invitation à dîner, ou un moment préalable à une sortie cinéma, théâtre... Hors qu'à la campagne, il n'en est rien : l'apéritif est une CÉRÉMONIE à part entière, et pas des moindres.
Une cérémonie clairement codifiée, avec ses règles établies. Car à la campagne, on peut très bien ne vous inviter QUE pour l'apéritif (même si ça paraît mesquin), car c'est une démarche incontournable pour s'intégrer et apprivoiser son voisinage.
Ne pas confondre avec les connaissances qui passent "à l'improviste" : ils ne prennent pas l'apéritif, ils boivent "juste un verre avant de repartir" et n'ont pas droit aux mêmes traitements de faveurs. Ceux-là, en revanche, pourront éventuellement rester à déjeuner ou à dîner. "On fera avec ce que j'ai, à la bonne franquette", annonce alors la maîtresse de maison souriante, en caressant dans sa poche la clef qui ouvre la pièce secrète ou sont cachés trois réfrigérateurs et deux congélateurs bourrés à craquer. Notons en revanche qu'à Paris, il est difficile de passer "à l'improviste". Il n'est pas non plus facile de "faire avec ce que j'ai" (étant donné l'espace réservé au stockage des denrées).
Ce problème de stockage, d'ailleurs, est une donnée fondamentale de la différence entre l'aspect urbain ou rural de l'apéritif. A la campagne, on trouve dans toutes les maisons un "vrai bar", c'est-à-dire un espace dédié à l'emplacement des bouteilles et des verres réservés pour l'apéro (rangés par taille et par usage ; exemple utile : verre à Porto). Ce "vrai bar" peut être derrière une porte de bahut, posé en évidence sur la cheminée ou sous la télé, ou dissimulé dans un meuble grotesque (néanmoins conçu spécialement pour).
A Paris, avoir un "vrai bar" est une mission presque impossible. Transporter les bouteilles, leur dédier un emplacement spécial (entre la cuisinière et l'ordinateur) et surtout : parvenir à les conserver, plus d'une semaine, hors de tout prédateur éthylique. Quant aux verres, s'il s'agit d'en trouver six qui soient assortis, c'est déjà bien.
L'INVITATION et le NETTOYAGE - La cérémonie apéritive rurale commence par là, et c'est déjà tout une affaire. Bien sûr, l'invitation peut survenir de façon banale et inopinée, mais ce qu'elle déclenche ensuite ne le reste pas. Très peu d'invitations commencent par "vous faites quoi, ce soir ?", car rien ne peut s'improviser : il faut AN-TI-CI-PER. Exemple:
- depuis le temps qu'on avait dit aux SCHMOLDUCK qu'on les inviterait pour l'apéritif, souligne la maîtresse de maison.
- Ah ben tiens, j'ai croisé Christophe Schmolduck hier au tabac, je leur ai proposé de venir après-demain : dimanche midi, répond Monsieur.
- Quoi ? Réplique Madame qui blêmit. Et tu ne me le dis que maintenant ?
- c'est dans deux jours, ça va !
- deux jours ! Et dire que je n'ai même pas fait mes poussières le week-end dernier ! Se lamente Madame.
Ce constat pourrait être un motif de reporter la date, mais elle n'en fera rien. Elle se livrera, telle une prêtresse sacrifiée, à un ménage intense et acharné, sachant pertinemment que les Schmolduck tâtent discrètement le mobilier pour s'assurer de sa bonne tenue (et s'empressent de clamer partout que c'est sale chez eux dans le cas contraire). De même, les enfants sont sommés de nettoyer leur chambre pour qu'elle ressemble à une photo de catalogue IKEA, car "la chambre des petits Schmolduck, elle, est toujours bien rangée", explique Madame à ses mômes, feignant d'ignorer que c'est évidemment Mme Schmolduck qui s'en charge.
Sont nettoyées jusqu'à des pièces où personne ne mettra les pieds pendant l'apéro, mais qu'importe ; l'occasion fait le larron, et "on ne sait jamais". En revanche, les zones à risque sont décapées deux fois plus que d'habitude :
* les W.C. et la salle de bain,
* la cuisine,
* et bien sûr le séjour où va se dérouler la cérémonie apéritive (sauf en été où le jardin est le point de départ, mais "on finit bien par rentrer, parce qu'il commence à faire frais" et / ou "parce ce que le soleil tape trop fort").
C'est aussi l'occasion de faire les vitres et les miroirs, les hauts de portes et de bibliothèques, de chasser les moutons sous les lits, voire de lessiver les murs, bref tous ces petits lieux faciles d'accès que les invités ne manqueront pas d'inspecter en prenant des notes.
L'INVENTAIRE et les COURSES - En parallèle de ces préparatifs intensément ménagers, Madame s'occupe aussi de vérifier ce qui lui reste à boire et à grignoter. Elle apparaît soudain, blafarde ou terrifiée comme quelqu'un dont la maison est en flammes et qui ne trouve pas d'extincteur :
- il n'y a PRESQUE PLUS de pastis, clame-t-elle d'une voix blanche. Il faut ABSOLUMENT faire des courses !
Oui, car en province on ne vous sert jamais de fonds de bouteille. Seules les bouteilles d'alcool fort légèrement entamées peuvent être présentées ("comme ça, ils penseront qu'on boit pas beaucoup"), les autres sont des parias expulsées du bar et cachées dans la cave. Même les enfants ont droit à des bouteilles de sirop toutes neuves, et surtout pas au vieux fond de coca sans gaz. Ainsi, les invités sont rassurés de constater, aux bouchons intacts, que vous ne cherchez pas à les empoisonner.
"Il doit me rester une demi-bouteille de rouge quelque part" est une phrase qui ne se prononce qu'à Paris. A la campagne, on débouche le vin devant les invités (mieux : on le fait déboucher par Christophe Schmolduck qui demande "s'il peut donner un coup de main"), alors qu'il serait de bon ton de l'ouvrir avant, pour le laisser respirer. Mais là encore, on pourrait se sentir soupçonné d'avoir mis de côté le vrai bon vin pour le remplacer, dans la bouteille, par une piquette "légèrement bouchonnée".
Monsieur part donc au supermarché, nanti d'une liste digne d'un état de siège, tandis que Madame range son troisième placard de linge en soupirant. C'est en maugréant qu'il prend le volant, car il se rappelle enfin pourquoi il n'invite pas souvent de gens à la maison : c'est-à-dire à cause de tout ce qui vient de se passer jusque là, et ce n'est pas fini.
Il charge dans son caddie deux packs d'eau minérale, car il s'agit de ne pas diluer le sirop des enfants avec de l'eau du robinet, ça ne se fait pas, sauf peut-être dans les régions de sources. Puis un pack d'eau gazeuse, "au cas où", a précisé Madame, soupçonnant Christine Schmolduck d'être encore enceinte, "et pas qu'une bouteille, comme ça on en aura d'avance". Trois litres de jus de fruits variés, "pour avoir le choix". 1 carton de cannettes de bière, "celle que Christophe préfère, tu le connais mieux que moi". Et tout le réassort des bouteilles entamées, donc interdites, sans oublier le pastis "et pas le moins cher, on en achète pas souvent".
Monsieur dévalise ensuite la moitié du rayon des biscuits salés, bien que Madame ait envisagé, non sans anesthésie, de préparer une petite terrine à étaler sur des toasts selon une recette de sa grand-mère "si j'ai le temps, mais ça m'étonnerait".
LE GRAND JOUR - D'une main, Madame passe un dernier coup d'aspirateur et de l'autre, elle tartine sa terrine qu'elle a finalement trouvé le temps de cuire "mais ce n'est pas le même goût que d'habitude". A 11h, après une retouche brushing, elle vérifie tout dans la maison jusque derrière les oreilles des enfants, persuadée qu'elle a fauté quelque part. Les Schmolduck sont attendus pour environ midi, mais elle sait qu'ils arriveront en avance avec une excuse classique ("on est passé au cimetière avant, mais ça a été plus rapide que prévu").
Oui, car en province il faut s'excuser d'arriver en avance, à la différence de Paris. Vous ne pouvez pas arguer sur une circulation impossible dans un village de 900 habitants, encore moins sur la difficulté de trouver une place pour se garer. Impensable d'évoquer un "incident voyageur" dans le métro.
J'ai connu à Paris beaucoup de gens très en retard, ici j'ai découvert des personnes qui peuvent être très à l'avance. Certains sont débarqués à 10h pour une invitation à déjeuner (midi). Quelques exemples classiques d'excuse pour être en avance :
- la visite préalable "la sœur de Christophe habite juste à côté, mais ils n'étaient pas chez eux" (ce qui, sournoisement, leur aurait occasionné deux apéros : le premier, officieux, en faisant partie des gens "qui passent et qui boivent juste un verre avant de repartir", et le second, officiel, pour lequel ils sont donc très officiellement invités).
- le passage au cimetière (déjà cité),
- les enfants "ils étaient tellement impatients de revoir Léa et Léo, ils ne tenaient plus en place, comme ils étaient prêts on est parti plus tôt",
- le fleuriste "je croyais que ça aurait duré plus longtemps, on n'a même pas attendu cinq minutes". Variante : le coiffeur "tu te rends compte ? Pour une fois, il m'a pris à l'heure !"
- le marché "comme on devait passer par le centre, on a eu peur à cause de la circulation et du marché, mais en fait il n'y avait personne..."
* * * * * *
Nous étudierons demain le déroulement même de l'apéritif, avec les sujets de conversation, le temps moyen à attendre pour servir le premier verre, puis le second, les lieux communs et les clichés inévitables.Bonne soirée et bon apéro.
vendredi 9 janvier 2009
AUTRES RECETTES : la CONCOMBRE et le GUACAMOLE
Et voici deux autres recettes de Chantal L. avec ses KITCHENDALES. Personnellement, j'ignorais les grandes aptitudes culinaires de Chantal...
RECETTE de CUISINE : RAIE au BEURRE NOIR
Avec la vraie voix de la vraie Chantal LAUBY, une vraie recette de cuisine des KITCHENDALES. Nous suggérons à un certain Claude C., très amateur de raies, de bien vouloir penser à appeler sa mère pendant que la raie cuit à la vapeur.
jeudi 8 janvier 2009
LES MALHEURS DE CUNÉGONDA - 2

La suite très bientôt !
NOTES de la RÉDACTION - (1) DÉBOIRES, tout comme "prémices" (voir article précédent), s'emploie essentiellement au pluriel.
mardi 6 janvier 2009
CUNÉGONDA et ses MALHEURS : 1ère SALVE
Nous sommes donc en route pour de nouvelles (més)aventures avec notre héroïne non moins nouvelle : Cunégonda.
Nous allons suivre, au fil des jours, le subtil parcours de deux jeunes couples : PALOMBE & HANZ-DIETER pour les plus heureux, CUNÉGONDA & PETER-CHRISTOPHER pour les moins chanceux (certains prénoms peuvent vous paraître étranges ou dissonants(1) : nous rappelons qu'il s'agit d'une production internationale).
D'autre part, inutile de nous écrire pour nous indiquer que le texte est trop petit : il suffit de cliquer sur l'image pour l'agrandir à taille lisible.
A demain pour une seconde partie qui vous plongera dans des prémices(2) de sentiments angoissants.
Nous allons suivre, au fil des jours, le subtil parcours de deux jeunes couples : PALOMBE & HANZ-DIETER pour les plus heureux, CUNÉGONDA & PETER-CHRISTOPHER pour les moins chanceux (certains prénoms peuvent vous paraître étranges ou dissonants(1) : nous rappelons qu'il s'agit d'une production internationale).
D'autre part, inutile de nous écrire pour nous indiquer que le texte est trop petit : il suffit de cliquer sur l'image pour l'agrandir à taille lisible.
A demain pour une seconde partie qui vous plongera dans des prémices(2) de sentiments angoissants.
NOTES DE LA RÉDACTION - (1) "dissoner" peut faire penser à "sonner", mais ne prend qu'un seul "n". (2) "prémices", de genre féminin, s'emploie toujours au pluriel.
lundi 5 janvier 2009
LES BLANDICES D'UNE NOUVELLE ANNÉE
En exclusivité totale et absolue, voici notre nouveau feuilleton où suspens, rebondissements et répliques étincelantes frémissent à chaque image. Après le succès flamboyant des "aventures de Laura" (voir à partir d'août 2008), voici maintenant :
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